​​​​​​​Peintre et graveur né à Florence, membre de l’association des Peintres Italiens de Paris, Sergio Birga reste le plus parisien des florentins. Diplômé de la Scuola d’arte de Florence, il étudie la gravure en 1965 aux Beaux-Arts de Paris, où il s’installe définitivement avec la complice de sa vie, Annie. 
Dans le mouvement de la figuration narrative, engagé dans un style expressionniste allemand, fortement marqué par ses rencontres avec Otto Dix et Conrad Felixmüller entre autres,
sa peinture, aux couleurs puissantes, est très vive. De la même façon, sa gravure montre un trait ferme et véhément. Pour cela, il privilégie le bois (ou le linoleum) pour sa fermeté et son expressivité. On comprend alors la force avec laquelle il grave la Destruction des Halles de Paris en 1973 et 1976. Sur linoléum, il témoigne de la destruction du patrimoine des Pavillons Baltard. Le trait puissant porte un regard qui n’est pas neutre et l’on remarque que l’humain est particulièrement présent dans ces paysages : ouvrier au travail ou promoteur fumant un cigare… Plus tard, en 2021, Birga travaille sur bois le Chantier de la Canopée des Halles avec la même intensité.
S’il a gravé des paysages bretons, le paysage urbain est omniprésent dans l’ensemble de son œuvre, en témoignent les vues de son atelier. Portraits ou scènes de vie ont souvent en trame de fond des constructions (avec quelquefois une grue ou une pelleteuse…) comme les vues de Berlin et Dresde ou Maison malade, Canal Saint-Denis… Très naturellement, la littérature Kafkaïenne parcourt son œuvre entier et partage la même critique sociale. « Amerika » qui paraît dans L’Album Kafka (Paris, Gallimard, 2022) en est l’illustration.
Si les thèmes de la destruction et de la reconstruction par l’homme sont récurrents, ils sont aussi particulièrement liés à la menace écologique et à la notion de TEMPS. Une obsession qui occupe son travail et qu’il traduit avec la même force dans une série qu’il peint et grave régulièrement : Chronos. Une xylogravure de 2020 montre une figure verte géante de Chronos, du temps donc, entre usines fumantes et arbre mort, écrasant de toute sa masse des villes et des hommes engloutis sous terre dans une teinte rouge. Le temps étant finalement l’un des acteurs principaux de la destruction.
Sergio Birga est présenté depuis de nombreuses années à la Galerie Saphir à Paris.
Sergio Birga, Estampes. Catalogue raisonné établi selon les indications de Birga avant sa mort, préfacé par Maxime Préaud, conservateur général honoraire au département des estampes de la Bibliothèque nationale de France. Paris, juin 2024.
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