Les admonestations -médiévale et baroque- de la danse macabre nous rappellent de façon caustique le sort de tous : la danse qui mène à l’endroit où tout le monde se retrouve. La «vanité» et le memento mori sont des parures de modestie, à la fois un rappel aux vaniteux et une consolation aux pauvres âmes. Le baroque vient y ajouter ses prouesses anatomiques.
Quand je pense à la figure de la mort au XIXe, en ramant vers l’île de Böcklin, je vois l’érotisation de Thanatos qui s’amplifie avec le siècle de la syphilis. 
La mort au XXe siècle avec Grosz, Dix ou Picasso sont des crânes lacérés par une guerre mécanisée et chimique, des grincements contre le mensonge et la propagande.Il n’y a plus un support éthique pour l’artiste qui proteste. Plus de thème de mémento ou de danse ancrée dans une morale de religion. Il est seul dans son inquiétude.Le XXe a connu la mort industrialisée. 
Le XXIe aspire à sa dissimulation derrière une image de la vie qui brille, toujours. 
Le carnaval se joue de la mort en lui rendant hommage. Mais notre danse macabre s’en moque et tourne de plus en plus vite. 
Il y a une forme de désespoir qui apparaît dans la danse
“Fake it till you make it” disent-ils. "
«Danse Ardente» de Orlando Mostyn Owen (2024) nous emmène au rythme endiablé d’une danse macabre empreinte de swing joyeux et de noirceur… une ambiance «années folles» qui nous ramène à notre époque, dans laquelle se glissent et se mêlent good fun, good vibes, oubli, déni et messages vains, échanges de bulles vides, présence de nos écrans, dans tous les sens du terme, attachés que nous sommes à nos outils de sur-communication et de sur-représentation (dit-on en publiant ces lignes en ligne...). Caustique et ironique, MostynOwen met aussi en perspective nos rapports à la mort, au vain, à la vanité, de la danse macabre médiévale à la danse sociale que nous dansons tous aujourd’hui. Swing it baby…​​​​​​​
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